Johé Bruneau

En 2014, il est diplômé du DMA Sculpture sur Matériaux de Synthèse. Il y aborde le travail de la sculpture, du modelage et du moulage. Ces techniques lui permettent de répondre à des projets dans le cinéma, la scénographie ainsi que la restauration d'œuvres sculptées.

Attaché au travail de la matière et aux savoir-faire artisanaux, il perfectionne sa technique du moulage dans les ateliers de la RMN (Réunion des Musées Nationaux) ainsi que chez un bronzier d'art réputé.

Durant cette période, il travaille sur la conception et la réalisation de mobiliers et luminaires exposés au salon Révélations du Grand Palais. Cette collaboration entre un jeune créateur et un maître artisan leur vaut la deuxième place du prix du Rotary Club 2016.

À cette occasion, il constate un écart se creusant entre les valeurs patrimoniales du passé et notre société contemporaine.

Cela fera l'objet de son mémoire de DSAA. Il y remet en question sa pratique ainsi que l'usage du terme « authentique », souvent détourné pour servir un consumérisme nostalgique d'un passé révolu.

En réaction, il s'intéresse à la revalorisation et au recyclage des rebuts industriels (câbles électriques, verre, aluminium, plastique). Ces matériaux deviennent pour lui de nouveaux médiums permettant de revisiter différents savoir-faire : vannerie, taille directe, fonderie, moulage...

C'est dans cette dynamique qu'il rencontre le designer hollandais Dave Hakkens, qui a fait du recyclage du plastique son cheval de bataille. Face à la pollution plastique devenue centrale dans notre société, Dave Hakkens développe depuis 2014 des machines pour recycler le plastique à échelle locale. Le projet Precious Plastic, entièrement open source, diffuse gratuitement les plans permettant à chacun de créer son atelier de recyclage.

Johé Bruneau participe au projet pour questionner les a priori négatifs sur ce matériau, envisageant le déchet plastique omniprésent comme une matière première novatrice. Cette démarche le conduira à devenir ambassadeur de Precious Plastic en France.

Ces machines low-tech lui permettent des performances artistiques participatives, comme l'œuvre « Totem de sélection non naturelle » réalisée au Musée de la Chasse et de la Nature.

À l'ère de l'Anthropocène, l'artiste questionne la valeur du plastique, produit éphémère et déchet éternel.